
Guerrière du Đại Việt (ancien Việt Nam)
Les pratiquantes d’arts martiaux vietnamiens
La pratique féminine des arts martiaux vietnamiens est une longue tradition qui reste encore très développée. Beaucoup de femmes atteignent un haut niveau de pratique et enseignent le Võ (art martial vietnamien), et plusieurs d’entre elles ont le titre de maître. Tout au long de l’histoire guerrière vietnamienne, un grand nombre de femmes ont activement participé aux combats en utilisant le Võ.
Vạn An Phái, école héritière de siècles de traditions martiales, a toujours compté des pratiquantes de tous âges. Les techniques de combat, à mains nues ou avec les armes traditionnelles, sont adaptées aux filles et femmes pratiquant les arts martiaux vietnamiens. En effet, elles doivent pouvoir se défendre efficacement contre des hommes ayant généralement plus de force physique.
En plus du cursus commun aux võ sinh masculins et féminins dans nos cours de Kung-Fu traditionnel, Vạn An Phái perpétue une méthode de combat spécifique dont se servaient certaines dames de la cour impériale de Huế. Ce savoir se retrouve, entre autres, dans un de nos quyền de niveau supérieur dédié uniquement aux femmes. malgré leur aspect fluide et gracieux, les mouvements de ce quyền ont des applications redoutables.
Par ailleurs, on observe souvent que le maniement de certaines armes attire plus particulièrement les femmes, comme par exemple l’éventail ou l’épée (simple et double).
De plus, pour les femmes souhaitant pouvoir se défendre avec des techniques faciles à assimiler et à appliquer, nous proposons depuis 2021 des cours de self-defense féminine, encadrés par une femme.
Les grandes guerrières du Việt Nam
Des femmes sont vénérées dans la culture vietnamienne pour avoir été de grandes guerrières ayant lutté contre les puissantes armées chinoises :
- Les deux Dames Trưng (Hai Bà Trưng) : les sœurs Trưng Trắc et Trưng Nhị ont résisté contre l’occupation chinoise au 1er siècle ap. JC, de l’an 39 à 43. Les sœurs Trưng, formées depuis leur enfance à l’art martial dans le cadre familial, ont entraîné à leur suite une armée qui comportait de nombreuses guerrières. Une fois défaites après de nombreuses victoires, elles ont préféré le suicide à la capture.
- Dame Triệu Ẩu (Bà Triệu) : elle a aussi résisté contre l’occupation chinoise au 3ème siècle ap. JC. À la tête de ses troupes, elle a remporté une trentaine de batailles contre les chinois Wu avant la défaite vietnamienne. Comme les Dames Trưng, Dame Triệu a choisi le suicide plutôt que la capture, à seulement 22 ans.

Une des sœurs Trưng

Les deux dames Trưng repoussent les Chinois

Dame Triệu Ẩu

Les sœurs Trưng et une guerrière à cheval conduisent leurs troupes